Espace Libre, 27, 28, 29, 30, 31 mai : 21h
Oxygène
Fingerprint - Cie Galin Stoev (Bruxelles)
Durée: 55 minutes
Où va le théâtre? Où peut-il aller? Ivan Viripaev, l'enfant terrible de la nouvelle dramaturgie russe répond à ces questions par une parodie féroce des dix commandements montée par le metteur en scène bulgare Galin Stoev, avec deux acteurs-performeurs et un D.J. Du théâtre qui dégoupille!
Vertigineuse partition musicale qui interpelle l'histoire mondiale et son actualité, pamphlet explosif contre l'état du monde actuel et ses errements, flamboyant brûlot politique qui carbonise au second degré les certitudes, Oxygène est l'état d'alerte d'une génération. Pour révéler les réalités nouvelles, afin de les ressentir pour mieux les appréhender, il faut aux arts des formes nouvelles. Entre théâtre et concert techno, cet Oxygène tente de cerner l'oxygène de nos vies : la conscience. Un spectacle hors norme, perturbateur, proche des nouvelles sensations de la vie nocturne, qui, depuis sa création à Bruxelles ne cesse de tourner sur les scènes européennes les plus dynamiques. (P.L.)
Texte : Ivan Viripaev
Mise en scène : Galin Stoev
Avec : Céline Bolomey, Antoine Oppenheim, Gilles Collard
Traduction : Elisa Gravelot, Tania Moguilevskaia, Gilles Morel
Musique originale : Gilles Collard
Chargé de diffusion – France : Gilles Morel
Avec l’appui du Ministère de la Communauté Française de Belgique - Service du Théâtre, WBT Wallonie-Bruxelles-Théâtre, CGRI Belgique, Cie Fraction, CIFAS , Théâtre Marni Bruxelles
Production : Fingerprint – cie Galin Stoev (Bruxelles)
En collaboration avec l’Espace Libre
Adultes :
32,00 $
25 et moins / 65 ans et plus :
22,00 $
Crédit photos:
Benjamin Renout (Agence Enguerand) & Gilles Morel
7 Important Things
Import / Export
Iwanow
La Marea
L'invisible
Mady-Baby.edu
Oxygène
Petits fantômes mélancoliques
Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent
Seagull Play (La Mouette)
Source
: www.fta.qc.ca
par Aurélie Olivier
Quelle bouffée d’air frais que cet Oxygène présenté au FTA par la compagnie bruxelloise Fingerprint qui, pendant une heure, nous offre de nous laisser happer par des mots cinglants, un phrasé chantant et des mimiques désopilantes!
Le texte d’Ivan Viripaev a des airs d’exercice rhétorique. Chacun des tableaux, appelés ici « compositions », a pour point de départ les mots gravés par Moïse dans les Tables de la Loi, et nous raconte comment Sacha de Serboukov et Sacha de Moscou (Céline Bolomey et Antoine Oppenheim) – et au-delà d’eux le monde tout entier –, les intègrent dans leur vie. « Avez-vous entendu ce qui a été dit? Tu ne tueras point. » Sans nous laisser une seconde de répit, Viripaev nous assène sa vision cynique du monde, passant du coq à l’âne avec force raccourcis et comparaisons saugrenues. « Le gouffre entre eux était aussi énorme que la différence qu’il y a entre un gratte-ciel et l’avion qui le perce », nous dit ainsi l’un des Sacha. Danse, Sacha aime Sacha, Non et oui, Le rhum moscovite, Le monde arabe, Comme sans sentiments, Amnésie, Les perles, Pour l’essentiel, Un baladeur sur les oreilles : dix compositions aux allures d’anti-commandements. Le mot « composition » est parfaitement bien choisi puisque la plupart possèdent couplets et refrain où se déroulent des mots à la musicalité fascinante. La mise en scène de Galin Stolev non seulement met en valeur le texte, mais ajoute à son caractère hypnotisant. Les comédiens, placés comme des chanteurs derrière un micro, emploient un large éventail d’intonations, de tons, de rythmes, semblant capable de moduler leur voix à l’infini. Une prouesse en terme de diction. Antoine Oppenheim mérite particulièrement d’être salué, lui qui pas une fois n’a buté sur un mot. Gambadant, plaisantant, grimaçant, les deux comédiens interagissent avec légèreté et complicité, tout en restant résolument tournés vers nous, leur public.
Certes, le texte n’est pas exempt de clichés sur les États-Unis, la société de consommation, Israël et la Palestine, etc., mais la forme est si délicieuse qu’elle excuse tout. Un spectacle à voir.
28-05-2008