Gala des Cochons d'or 2010
Le 22 juin dernier avait lieu la deuxième édition du Gala des Cochons d'or qui récompensait le travail d'une vingtaine de compagnies de théâtre faisant partie de la Carte prem1ères 2009-2010.
La soirée, sous le thème d'une grande (sinon une basse) messe, animée et conçue par François Bernier et Guillaume Girard, a connu un vif succès auprès des comédiens et des concepteurs réunis Aux Écuries pour l'occasion. Pour les épauler lors de la remise des prix, Martin Faucher a pris la parole dans les habits d'un évêque de pacotille pour honorer les récipiendaires.
Déjanté, le gala a proposé d'excellents moments grâce à l'humour irrévérencieux, sans tabous ou censure des deux comparses, comme ce sketch d'annonces paroissiales mettant en «vedette» les différents théâtres institutionnalisés, qu'on s'amusait à ridiculiser. L'hommage à Paul Lefebvre a été chaudement applaudi par la foule ; une ovation bien méritée.
Patrick Goddard et Philippe Couture sont aussi montés sur scène lors de la soirée. Le premier discours, sincère et personnel, était sous le thème «Le théâtre anglo, à quoi ça sert» : Goddard a démontré avec simplicité la solitude et l'isolement des concepteurs anglophones montréalais, de leur manque de moyens, d'expansion, de visibilité, de crédibilité. Avec justesse, il a expliqué comment le théâtre anglophone, à l'instar de Seattle et sa musique, a dû se débrouiller par lui-même, tout faire, tout créer, pour émerger et vivre, alors que les tournées sont inexistantes. Le talentueux jeune journaliste Philippe Couture a, quant à lui, soulevé plusieurs questions sur la qualité de conception et le renouveau nécessaire de la relève théâtrale québécoise. Virulent, son courageux plaidoyer a été une gifle au visage du public, qui comprenait pourtant la teneur et l’ampleur des propos de Couture. En citant quelques extraits de son blogue et plusieurs propos écrits par Geneviève Billette et Christian Lapointe, entre autres, dans la Revue Liberté, no 287, février 2010. Couture a fait un constat alarmant de la relève théâtrale et critique, qui manquent essentiellement d’audace, de connaissance théorique, de flamboyance, de doute et de détachement par rapport à la génération précédente. Pour lire son texte sur la relève, cliquez ici. Des moments forts, qui détonnaient du reste de la soirée, mais qui étaient, selon l'avis de tous, d'une grande nécessité.
Quarante-huit spectacles étaient en lice. Le jury était composé de 21 artistes. Celui-ci a dérogé à la règle traditionnelle des mises en nomination pour nommer directement trois gagnants par catégorie. Voici la liste des gagnants.
Le Cochon d'or - remis aux productions qui, par leur force et leur originalité, ont créé des moments théâtraux particulièrement marquants
- L'affiche de Hôtel-Motel, Espace Libre
- La fugue de Qui va là, Aux Écuries
- Le moche du Théâtre de la Pacotille, Espace 4001
Le nobre Cochon - remis aux productions ayant démontré une pertinence et un sens de l'engagement remarquables
- La fugue de Qui va là, Aux Écuries
- Morceau de peur du Magnifique Théâtre, Aux Écuries
- Sexy Béton de Porte-Parole, Centre Segal
Le Cochon dramatique - remis aux meilleurs textes originaux écrits dans l'année
- Dany Boudreault pour Je suis Cobain (peu importe)
- Fanny Britt pour Enquête sur le pire
- Philippe Ducros pour L'affiche
La direction de Cochons - remise aux artistes ayant assuré la meilleure mise en scène
- Marc Beaupré pour Caligula (remix) de Terre des hommes
- Nini Bélanger pour Endormi(e) de Projet Mû
- Geoffrey Gaquère pour Enquête sur le pire du Théâtre Debout
Le Cochon coopération - remis aux équipes d'interprètes ayant démontré la plus grande cohésion sur scène
- Le choeur de la pièce Les Troyennes du Théâtre Point d'orgue
- Les onze comédiens de la pièce Bang Bang Love des Berbères mémères
- Les onze comédiens de la pièce Le projet Laramie du Théâtre Agitato
La Cochonnette vedette - remise aux comédiennes s'étant démarquées par la force de leur performance
- Johanne Haberlin dans Enquête sur le pire du Théâtre Debout
- Andrée-Anne Lacasse dans Baiseries de la compagnie En petites coupures
- Amélia Sargisson dans Down from Heaven d'Imago Théâtre
Le Cochon vedette - remis aux comédiens s'étant démarqués par la force de leur performance
- Chip Chuipka dans Down from Heaven d'Imago Théâtre
- Sébastien Dodge dans Le moche du Théâtre de la Pacotille
- Emanuel Schwartz dans Caligula (remix) de Terre des Hommes
Le Cochon plastique - remis aux scénographes dont le décor est le plus remarquable
- Patrice Charbonneau-Brunelle pour Je suis Cobain (peu importe) du Théâtre Sans Domicile Fixe
- Julie Emery pour La campagne du Théâtre Double essence
- Elle Ewing et Geneviève Lizotte pour La maman du petit soldat du Réverbère Théâtre
Le Cochon de chiffon - remis aux concepteurs dont les costumes sont les plus remarquables
- Nadia Bellefeuille pour L'affiche de Hôtel-Motel
- Christelle Deforceville pour Le projet Laramie du Théâtre Agitato
- Julie Vallée-Léger pour Gestes impies du Théâtre de la Pire Espèce
Le Cochon intouchable - remis aux concepteurs dont les éclairages sont les plus remarquables
- Maxime Da Silva pour La campagne du Théâtre Double essence
- Thomas Godefroid pour L'affiche de Hôtel-Motel
- André Rioux pour Morceau de peur du Magnifique Théâtre
Le Cochon Tapageur - remis aux concepteurs dont la conception sonore est la plus remarquable
- Benoît Côté pour La fugue de Qui va là
- Jérémie De Pierre et Gabriel Monzerol pour Variations futiles des Productions Drôle de monde
- Martin Marier pour Roche papier couteau du Théâtre I.N.K.
Le Néo-Cochon - remis aux compagnies ayant fait le plus preuve d'audace et d'innovation dans leur création
- Théâtre de la Pire Espèce pour Gestes impies, Espace Libre
- Terre des Hommes pour Caligula (remix), La Chapelle
- Parabolik Guéilla Théâtre pour Homo faber, Aux Écuries
Le Cochon lumineux - remis à la personnalité qui a le plus inspiré la communauté théâtrale au cours de la dernière année
- Paul Lefebvre professeur, traducteur, conseiller dramaturgique
Rappelons que la Carte prem1ères, une initiative du Théâtre de la Pire Espèce, fait économiser 50% à son détenteur à l'achat d'un billet pour un spectacle faisant partie de la programmation de la Carte prem1ères. Plus de 75 compagnies sont maintenant associées à la Carte prem1ères. Vous pouvez rapidement trouver, sur MonTheatre, les pièces qui sont associées à la Carte, par l'icone du petit cochon sur la page d'accueil. Le dévoilement de la prochaine saison aura lieu les 27 et 28 août 2010 lors du fameux événement Red Light au Monument-National.